Pauvre Greta,

Par Bernard

Non, je n’ai pas envie de vous parler des nombreuses critiques dirigées à son encontre. Il y a assez de monde pour dire combien elle dérange, pour stigmatiser son arrogance, pour lui reprocher sa violence et son « visage de cyborg qui ne sourit jamais ».

Je ne vais pas plus vous dire qu’elle est géniale d’avoir su provoquer une « insurrection des consciences écologiques », et que  finalement il n’est pas certain que cela sera efficace pour résoudre le problème du climat.

Mais je dis « pauvre Greta » en pensant à cette enfant que nous regardons tous comme une jeune fille, comme toutes celles de son âge que nous connaissons, qui aurait réussi, grâce à son intelligence et son courage, à remuer le monde et toucher le cœur de chacun.
Hélas ! elle n’est pas une fillette comme les autres : elle est touchée par le syndrome d’Asperger et multiplie les difficultés existentielles. C’est même cette particularité qui a fait d’elle une icône mondiale.

On notera aussi qu’elle est une petite-cousine de Svante August Arrhenius, prix Nobel de chimie en 1903, connu pour ses travaux précurseurs sur le réchauffement climatique lié à l’effet de serre et pour avoir alerté sur le risque lié à la combustion sans limite des énergies fossiles.
Cette figure familiale célèbre, bien que lointaine, a pu l’inspirer pour nourrir sa connaissance écologique et son extraordinaire capacité de mémoire, manière de compenser un peu sa solitude, ses troubles alimentaires et la dépression qui constituent son handicap.

Alors oui, elle connait son sujet, mais est-elle pour autant capable d’aborder l’immensité des problèmes géopolitiques auxquels elle a dû faire face, depuis son sitting devant le parlement suédois jusqu’à sa récente allocution aux Nations Unies ?

Son « sang froid », certains parleront d’arrogance, est dû aux difficultés à percevoir les règles informelles de la vie sociale et les nuances, habituellement observées chez les personnes atteintes d’autisme. C’est ce qui explique l’agressivité et la violence de ses propos. « Glaciale, elle a tapé les élus, elle a cogné les politiques, elle a frappé les chefs d’entreprise, elle a giflé les adultes, elle a molesté les journalistes, et le public a applaudi ! ».

Oui, « l’effet Greta Thunberg » est extraordinaire (?). Elle a reçu beaucoup de prix et de distinctions ici et là, de par le monde. L’université de Mons lui a même décerné le diplôme de Docteur honoris causa…
Mais peut-on seulement imaginer l’organisation et les stratégies qu’il faut mettre en œuvre pour un tel parcours ? A n’en pas douter, ni vous ni moi n’en serions capable !

L’idée qui s’impose évidemment est que la petite adolescente n’est que la marionnette d’une machination professionnelle occulte aux multiples ramifications (à présent mieux cernées), qui profite de son handicap.

Pauvre Greta, qui dès ses 15 ans, est instrumentalisée, d’abord par ses parents et par d’autres adultes peu scrupuleux, qui « en révélant son lourd dossier psychiatrique en ont fait un bouclier humain inattaquable. Mettre en avant des enfants présentant une souffrance est répugnant mais d’une efficacité redoutable ».

Oui, le monde entier est piégé dans cet « investissement émotionnel »… mais il est aussi coupable, parce que c’est cette pauvre Greta, qui est finalement victime d’une violence extrême, qui lui vole son enfance, ses rêves et ses espérances. N’est-on pas aussi responsable de ce qu’on laisse faire ?

L’hystérie collective autour de ce phénomène pose incontestablement la question sensible des droits de l’enfant et des droits de l’adulte qu’elle deviendra, dont on peut d’ores et déjà parier que l’avenir ne sera pas simple.
De quel droit osons-nous ?

Et on ne pourra jamais dire que c’était pour la bonne cause…


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6 réflexions au sujet de “Pauvre Greta,”

  1. Encore un discours condescendant sur G. Thunberg et des insinuations complotistes (marionnette d’une machination…) non étayées. « Pauvre Bernard », tu participes au jeu de massacre que tu dénonces, en prenant la pose du sage protecteur. Décevant de lire ça sur ce site.

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  2. Pauvre Thomine ! Essaye donc de t’inscrire pour parler à l’ONU ou seulement te faire inviter à Davos ou à la Chambre des Députés ! Si tu n’as pas un puissant lobby pour comploter c’est pas gagné.
    A ton avis qui tire les ficelles ?

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  3. Merci pour vos deux commentaires qui abordent le sujet de façons diverses.
    Mon propos n’était pas politique, mais tentait d’attirer l’attention sur le sujet de l’autisme dont la plupart des gens ne connaissent que les aspects spectaculaires.

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  4. bonjour, L’article de Jean m’a beaucoup touchée. Sa réflexion est profonde et pour moi va au-delà des polémiques. Je n’y ai rien trouvé de condescendant, peut-être parce que je suis touchée de près par le syndrome d’Asperger. J’aimerais partager cet article, mais pas sans l’accord de Jean. Comment le joindre? Trois ans se sont écoulés depuis sa rédaction…Merci d’avance pour toute mise en relation.

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  5. Excusez-moi, j’ai utilisé le prénom de Jean, mais en fait il s’agit de Bernard…rédacteur de l’article. C’est un lapsus de ma part. Que Bernard veuille bien m’en excuser!

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  6. Je vous remercie de votre généreux message, très intéressant dans la mesure où il se place du coté des personnes concernées de près par asperger.
    Je suis retraité depuis plus de 20 ans d’une profession « psycho-pratique », qui, malgré le temps qui passe, me laisse quelques souvenirs.
    Aujourd’hui, je reste humaniste et universaliste, cherchant encore cette vérité qui serait vraie et acceptable par tous les humains.
    Je n’ai aucune compétence particulière à propos des troubles du spectre de l’autisme (syndrome d’Asperger ou autres). Je sais seulement que les personnes qui en sont atteintes, vivent et perçoivent le monde d’une façon particulière, souvent douloureuse, en raison des différences avec celles dites « neurotypiques ».
    Leur légitimité à être ce qu’ils sont, à être regardé et traité avec le respect inconditionnel qui est dû à l’Homme, ne saurait être mis en cause.
    Je pense aussi que la dignité dont se revendique l’espèce humaine devrait stimuler les solidarités individuelles et collectives pour leur apporter toute l’aide et le soutien qui leur est nécessaire.
    Évidences sans doute ! Mais que notre monde ignore ou contourne allègrement. C’est ce que j’ai voulu dénoncer à propos du phénomène Greta Thunberg.
    Maintenant, j’ai bien conscience que les circonstances ne sont pas simples et les problèmes à résoudre par les proches sortent de notre compréhension immédiate. Nous sommes souvent dans l’erreur…
    Mais il y a un monde entre l’exploitation, la manipulation, le profit, et l’attitude empathique qui est tant nécessaire pour toutes les « différences » et dans ces cas là en particulier.
    Nous sommes tous différents.
    Nous avons tous besoin des Autres et de leur amour.

    (Réponse a aussi été donnée par mél).

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