Ce qui dépend de moi…

par Bernard

Demain ne sera pas comme hier !
Qui va changer les choses, et revoir notre copie ?

Je suis chez moi confiné et il y a tant de choses qui ne dépendent pas de moi !
Je serais presque tenté de me dire que l’essentiel ne dépend pas de moi. Je ne peux pas aller me battre comme à la guerre pour lutter contre le virus. Je ne suis pas un de ces soignants applaudis chaque soir à 20 heures et chaque matin, qui sauve des vies…
Je découvre seulement l’accélération du nombre de morts pour lesquels je ne peux rien faire, et que je reçois avec un surcroît d’angoisse qui me paralyse.
Mais je peux me concentrer sur ce qui dépend de moi et de nous…
Peut être que ce qui dépend de moi, c’est de profiter de ce ralentissement obligé pour m’interroger sur le monde dans lequel je veux vivre. Voulons-nous continuer à produire et à consommer, comme avant, des animaux dans des élevages industriels. Voulons-nous continuer à importer des fleurs industrielles produite dans des serres chauffées, rendues par avion plusieurs fois par jour en France ?
Voulons-nous persévérer dans la destruction des habitats naturels des animaux sauvages dont certains viendront comme le pangolin, nous refiler leur virus capable de passer la barrière d’espèce ?”

Et là, j’ai entendu ce matin Bruno Latour, sociologue, anthropologue et philosophe des sciences que je cite :

“Ce serait terrifiant de ne pas profiter de cet arrêt général pour infléchir sur le système actuel dont nous savons qu’ils nous précipite vers une catastrophe écologique, face à laquelle le virus actuel est un minuscule problème”
“On disait qu’il était impossible de tout arrêter, on l’a fait en deux mois (…) Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour voir ce qu’on garde ou pas, c’est gâcher une crise.”
“J’ai été très frappé, depuis que je travaille sur les cahiers de doléances, de la difficulté que l’on a à se situer, à dire à quoi on tient. On a une difficulté à décrire les choses dont on dépend.”

C’est pourquoi, il a édité un petit questionnaire pour nous aider à y voir plus clair. Il s’agit de faire la liste des activités dont nous nous sentons privés par la crise actuelle et qui nous donnent la sensation d’une atteinte à nos conditions essentielles de subsistance. Pour chaque activité, nous pouvons indiquer si nous aimerions que celles-ci reprennent à l’identique (comme avant), mieux, ou qu’elles ne reprennent pas du tout.

Répondez aux questions suivantes :

Question 1 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?

Question 2 : Décrivez a) pourquoi cette activité vous apparaît nuisible/ superflue/ dangereuse/ incohérente ; b) en quoi sa disparition/ mise en veilleuse/ substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus facile/ plus cohérente ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 1.)

Question 3 : Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?

Question 4 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/ reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

Question 5 : Décrivez a) pourquoi cette activité vous apparaît positive ; b) comment elle rend plus faciles/ harmonieuses/ cohérentes d’autres activités que vous favorisez ; et c) permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 4.)

Question 6 : Quelles mesures préconisez-vous pour aider les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs à acquérir les capacités/ moyens/ revenus/ instruments permettant la reprise/ le développement/ la création de cette activité ?


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