Education bienveillante : Pour quoi poser des limites sans violence ?

Dans quel but de nouvelles pédagogies de l’éducation se propagent-elles dans notre société ? La réponse paraît évidente et pourtant, la pratique des violences physiques et psychologiques sur les enfants est encore très, trop répandue, inscrite dans nos mécanismes réflexes depuis des générations et parfois encore justifiée.

J’ai entendu maintes fois des personnes me dire : « une claque ou une fessée n’a jamais tué personne ! » et cette croyance affreuse est répétée bêtement comme si l’on parlait d’un dicton météorologique. Il est malgré tout de notoriété publique que nous ne sommes pas autorisés à frapper nos semblables adultes, au travail, dans la rue, au café, chez soi etc… Par contre, même des personnes ayant eu accès à un niveau d’études élevé sont encore capables de donner des justifications au fait de taper, humilier un enfant et sont convaincus de ces soi-disant bienfaits. L’adulte a les moyens physiques, psychiques, sociaux, juridiques de se défendre ; L’enfant, lui, livré à lui-même, au sein du foyer familial, dépendant, attendant une seule chose, être aimé de ceux qui lui ont donné la vie ou ont décidé de l’accueillir, pourrait être frappé pour certaines raisons et sans aucune conséquence sur son développement et sa vie d’adulte ; alors, bien sûr, mon propos ne va certainement pas étayer les arguments à ces violences. Je vais plutôt tenter de répondre à l’intention première de l’éducation bienveillante.

A priori, comme nous sommes tous doués d’intelligence et d’une dimension spirituelle propre à notre humanité, nous aspirons tous à la Paix, au Bonheur et à la Justice. Hors, comment des enfants, futurs adultes, peuvent-ils, devenir des individus capables de mettre en œuvre coopération, justice, respect, tolérance, innovation, solidarité, s’ils sont élevés dans la soumission, la domination, les coups, les brimades, les humiliations, l’atteinte à leur intégrité physique et psychique ? c’est tout simplement voué à l’échec. Une distorsion énorme se crée dans leur développement psychoaffectif quand ils reçoivent des violences de ceux dont ils attendent naturellement amour et sécurité. Le développement cérébral en est grandement perturbé voire impacté. Aujourd’hui, les neurosciences le prouvent. Les violences s’inscrivent dans leur corps, leur cœur, leur cerveau et ont de nombreuses conséquences sur leur vie adulte, à commercer par leur estime d’eux-mêmes et la reproduction de cette violence sur eux-mêmes et sur les autres.

Chaque parent désire ardemment que son enfant devienne un adulte « bien dans ses baskets » ; or, nous sommes cruellement empêchés de développer une éducation bienveillante quand nous ne l’avons pas reçue ! Il n’y a pas de fatalité à cela, heureusement et il n’est jamais trop tard pour explorer les mécanismes que nous reproduisons, les désactiver et développer une parentalité qui permet à chacun, enfant et parent, de grandir dans la joie et le plein épanouissement. C’est un chemin que nous menons et accompagnons dans le réseau parentalité créative et dont nous observons les fruits.

                                               EMMA nuelle Fresnaye


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