La pyramide des besoins et la quête de sens.

Par Bernard.

Abraham Maslow, psychologue américain de grand renom, est l’un des promoteurs d’une psychologie de l’homme sain et non plus seulement celle de l’homme malade. Il propose une psychologie de la réalisation de Soi, dont les ferments sont plus biologiques que sociaux, ce qui leur confère une certaine universalité.

Il est ainsi à l’origine de la célèbre pyramide des besoins existentiels qui porte son nom. Ces besoins peuvent être considérés comme caractéristiques universelles de l’homme, c’est-à-dire, vérifiées de tous temps et dans toutes situations.

 

PyrmaslowNous distinguons trois niveaux de besoins,

  • les besoins physiologiques,
  • les besoins psychologiques,
  • les besoins spirituels.

Les besoins de base.

Maslow a constaté que la plupart des névroses sont, pour l’essentiel, des maladies déficitaires, apparaissant du fait de la privation de certaines satisfactions dont l’homme a besoin, au même titre qu’il a besoin de boire et de manger, pour ne pas tomber malade et mourir.

Observations :

  • L’insatisfaction du besoin de base provoque la maladie ;
  • sa satisfaction prévient la maladie ;
  • la satisfaction consécutive à la privation soigne la maladie ;
  • lorsqu’un besoin est satisfait, il disparaît, et un autre besoin d’ordre supérieur se fait sentir.
  • lorsqu’un besoin d’ordre inférieur apparaît, il a la priorité sur les besoins d’ordres supérieurs.
  • lorsqu’un besoin d’ordre supérieur est ressenti, cela veut dire que tous les besoins des ordres inférieurs sont satisfaits.
  • la satisfaction d’un besoin augmente la qualité de la vie. L’insatisfaction d’un besoin produit un stress.

En résumé on peut dire que lorsqu’un besoin est satisfait il disparaît au profit d’un besoin d’ordre supérieur.
La satisfaction d’un besoin apporte du plaisir, l’insatisfaction d’un besoin provoque du stress.
Les besoins de base sont liés à un manque, les besoins de croissance sont liés aux gratifications consécutives à leur satisfaction.

Dans les niveaux supérieurs, on trouve des besoins qui ne sont plus consécutifs à un manque, et que l’on appelle Besoins de Croissance.

Les besoins de croissance.

Le besoin de réalisation de Soi et le besoin spirituel suivent des règles différentes.
Ils apparaissent avec une certaine maturité et sagesse. Leur satisfaction est « gratifiante » et ne connaît pas la « satiété ». Dès que l’on en a pris conscience, ils ne disparaissent jamais par la suite, même lorsqu’un besoin de base demande à être satisfait.

Le besoin de réalisation de Soi est un besoin calme et paisible qui entraîne autonomie et liberté, en donnant plus d’ouverture et d’intérêt à des problèmes extérieurs, plus d’acceptation de l’Autre, moins de jugements de valeur, plus d’harmonie.

Le besoin spirituel est du même ordre. Il concerne la question du sens de la vie en général et le sens de notre existence en particulier. Il est souvent discret, quelquefois imperceptible. Il convient néanmoins de le considérer comme un besoin réel et l’aspiration profonde de l’être humain.

Indépendamment de l’objet, de l’esprit ou de la divinité que la personne retient pour son « centre« , on peut dire qu’il s’agit d’un besoin de reconnaissance, avec un regard ayant pris de la distance : se sentir en voie d’accomplissement, avoir honoré la vie, en avoir fait quelque chose qui fasse sens en rapport à ce « centre« .

Si le religieux se réfère à une instance extérieure et supérieure à soi qu’il déclare transcendante, le philosophe quant à lui, retient du besoin spirituel, l’appel d’une transcendance immanente (le « centre » est en soi-même), qu’il reconnaît comme l’instance « noble » ou « divine » de l’homme.
Ce sont ces discrets besoins de croissance qui expliquent notre motivation à notre démarche de développement personnel et de quête de sens.
Lorsque nous les avons découverts, nous sentons, pas-à-pas, comment être meilleur et vivre d’une manière féconde et heureuse.

« Besoin d’Amour » ou « Amour sans besoin » ?

Le besoin d’amour (affectif), s’il se présente comme le besoin de combler un manque, entrerait dans la catégorie des besoins de base et pourrait être assimilé à un besoin de reconnaissance. Nous savons que le besoin de reconnaissance est un besoin vital (voir l’article « les Strokes »).

Toutefois, on peut envisager une autre forme d’amour, que l’on éprouve même sans la présence de l’être aimé et dont la satisfaction tend à le faire croître.

Maslow définit ces deux variantes comme suit :

L’amour « D » (déficitaire) : amour centré sur Soi, lié à un besoin effectif qui est à l’origine de troubles en cas de manque.

L’amour « E » (être) : amour de l’être de l’autre, amour inconditionnel et sans besoin, amour non égocentrique.

  • On observe que l’amour « E » est bien accueilli par celui à qui il s’adresse, et qu’il est très agréable.
  • Comme il est non possessif, exprimant une admiration et non un besoin, il n’entraîne en principe que des conséquences heureuses. Il n’a pas de terme, et a tendance à grandir plutôt qu’à disparaître.
  • Les effets thérapeutiques et psychologiques de l’amour « E » sont très importants. Ceux qui le pratiquent sont plus indépendants ; ils ignorent la jalousie et l’agressivité.
  • On peut dire que l’amour « E » crée réellement et profondément le partenaire.
  • Il lui fournit une image généreuse de lui-même, lui permet de s’accepter, lui donne le sentiment de sa propre valeur.

Maslow termine le chapitre en précisant que l’Amour est sûrement une somme de « D » et de « E », mais se demande si le développement d’un être humain peut-être possible sans amour « E ».

 Conclusion.

Nous constatons que les aspirations profondes du Moi se manifestent concrètement en inspirant nos besoins. Les besoins de base nous servent à vivre ; les besoins de croissance nous donnent le sens de la  réalisation de ce pour quoi nous sommes faits.

Le besoin peut-être le signal d’une nécessité, d’un manque, d’une insuffisance, d’un désir, d’un espoir… Ces nuances nous laissent imaginer la variété des comportements induits et la gamme des motivations qui les sous-tendent.

  • La satisfaction des besoins de base apporte du plaisir
  • La satisfaction des besoins de croissance apporte du bonheur.

Alors nous avons la réponse à la question du chanteur Christophe Mahé : « il est où le bonheur – il est Ou ?

Il est là le bonheur, il est là…  »

  • quand il est question du Sens
  • et quand il est question de l’Autre.

 

1 réflexion au sujet de « La pyramide des besoins et la quête de sens. »

  1. Je voudrais poursuivre ici ma réflexion au sujet de cette pyramide de Maslow que nous avons trop rapidement passée en revue, pour souligner la direction d’une quête de sens qui va de la satisfaction des besoins physiologiques à l’accomplissement personnel, au service de l’humanité.

    On peut donc aisément comprendre que la source du bonheur et de la dignité de l’homme est le sentiment d’utilité, d’abord à lui-même et ensuite aux autres. Et lorsqu’on parle d’utilité, on pense évidemment au travail (qui serait source de dignité ?) auquel de trop nombreux français et aussi pas mal d’entre nous sont privés.
    Depuis 30 ou 40 ans, on a tout essayé, disent certains… pour créer de l’emploi.
    On a juste oublié l’essentiel, qui est au sommet de la pyramide.

    J’avais bien aimé la distinction que faisait Albert Jacquard entre le travail (du latin tripalium qui signifie torture) et l’activité.
    Le travail sert à gagner l’argent pour vivre, l’activité sert à combler le besoin de se sentir utile.
    L’activité, (qui peut être salariée, mais aussi libérale, associative, bénévole…), rapporte beaucoup plus : elle permet de nous accomplir, elle génère de la joie et la satisfaction d’être utile.

    La pyramide de Maslow nous apprend donc qu’une occupation qui serait seulement capable de nous nourrir ou de nous sécuriser n’est pas suffisante. De plus, sachant que l’emploi salarié recule de plus en plus, ne serait-il pas essentiel de favoriser et donner leurs lettres de noblesse, aux activités, pas toujours rémunérées, mais qui par leur utilité donnent du sens à la vie.

    Vous l’aurez compris, je plaide ici en faveur de l’engagement coopératif en général et de l’engagement des Colibris en particulier, où chacun vient faire sa part, bénévolement, avec joie et enthousiasme… Et nous ferions bien plus s’il ne fallait pas aussi gagner sa vie !
    On comprend aussi pourquoi un « revenu universel » inconditionnel et décent deviendra sans doute rapidement incontournable (Il est à l’étude en France).
    Les suisses l’on récemment refusé à cause de l’absence de contrepartie. Ils n’imaginaient pas que ce « revenu universel » pourrait donner à chacun la possibilité de libérer son énergie au service d’un monde meilleur.

    La transition est déjà en cours. Il nous reste à être créatifs.

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